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Points essentiels à retenir

  • Les traders commettent généralement des erreurs lorsqu’ils agissent en fonction de quatre émotions fondamentales : la peur, l’avidité, l’espoir et la honte.
  • La meilleure façon de combattre la peur est d’avoir une stratégie de trading stricte, d’investir des montants raisonnables et de placer des ordres restrictifs.
  • La cupidité et la peur de manquer quelque chose (Fear Of Missing Out, FOMO) poussent les traders à faire des mouvements irrationnels. Pour éviter cela, vous devez conclure la transaction dès que votre objectif est atteint.
  • L’espoir dans le trading fait partie des attentes irréalistes et ne doit jamais être le moteur de la prise de décision.
  • La honte des erreurs de trading peut être combattue par un mantra de la Silicon Valley : « Embrassez votre échec ».
  • Les émotions extrêmes — tilt et transe — doivent être traitées immédiatement avec des techniques spéciales.

Que faut-il pour réussir en tant que trader ? Les traders amateurs répondraient « de l’argent ». Cependant, tout trader compétent ajouterait : « La stabilité émotionnelle ».

Le bien-être psychologique est l'un des atouts les plus précieux du trader.

L’argent, les analyses, l’éducation et l’expérience sont également importants. Mais le marché vous prendra immédiatement votre argent si vous ne parvenez pas à gérer l’une des 4 émotions de base qui dominent votre cerveau lorsque vous tradez :

  • La peur
  • L’avidité
  • L’espoir
  • La honte

Il est important de comprendre ces émotions pour au moins 2 raisons :

Pour contrôler votre comportement et ne pas laisser les émotions influencer votre trading.

Pour comprendre comment ces émotions influencent les motivations des autres traders. Après tout, c’est ce qui détermine le sentiment du marché et fait monter et descendre les prix.

Affrontons chacune de ces 4 émotions et apprenons à les contrôler avant qu’elles ne commencent à vous contrôler.

La peur

La peur est une réaction naturelle à une menace. Dans le domaine du trading, elle désigne la panique qui survient en réaction à une menace pour le potentiel de profit. Mais dans le monde moderne, aux institutions socio-économiques complexes, les réactions primitives ne sont pas toujours utiles. L’essence du trading est le transfert de certaines ressources en vue de réaliser des bénéfices. Par conséquent, toute stratégie, même à faible risque, implique des pertes d’exploitation.

Si vous n’apprenez pas à prendre des risques pour acquis, vous n’avez rien à faire sur le marché. Tout comme vous ne vous énervez pas avec les changements de saison, vous ne devriez pas vous énerver avec les pertes.

Prenons un exemple cinématographique pour en comprendre le sens. Dans le film « Dune » de Denis Villeneuve, une sorcière vient voir le prétendu messie Paul Atreides; elle veut s’assurer qu’il est vraiment un « élu » et non simplement un garçon effrayé. Elle place une épingle empoisonnée à son cou et lui ordonne de mettre sa main dans la boîte noire. Qu’y a-t-il dans la boîte ? De la douleur. Pour survivre, Paul doit surmonter l’instinct qui le pousse à retirer sa main, quelle que soit la douleur. L’esprit de Paul doit surmonter ses instincts primaires, sinon le jeu serait terminé pour lui.

Chaque fois que vous ouvrez une transaction, vous devenez Paul Atreides. Vous devez vaincre la peur, sachant que c’est votre seul moyen de rester dans l’argent.

Lorsque la peur prend le dessus, elle vous pousse à vous concentrer sur les mauvaises nouvelles, à fermer des positions longues ou à ouvrir de nouvelles positions courtes. Un investisseur apeuré ne peut pas prendre de décisions rationnelles fondées sur des attentes raisonnables quant au comportement du marché.

À l’échelle du marché, la peur se manifeste par le fait que davantage de personnes vendent et intensifient la panique générale. Ainsi, chaque fois que vous voyez une tendance baissière, vous savez qu’il y a un groupe de traders en panique derrière l’écran. Cela dit, en connaissant le fonctionnement de la peur, vous pouvez mieux prévoir les mouvements du marché et obtenir des résultats plus rentables pour vous-même.

La peur dans le trading a plusieurs visages :

  • La peur des pertes est la reine des peurs pour un trader. Elle peut être vaincue par une réflexion prospective : vous devez considérer les pertes comme faisant partie du système. Le trader débutant doit trouver une stratégie conservatrice à faible risque et la suivre, en s’appuyant sur des Stop-Loss et des Take-Profit.La peur d’attendre. Elle est étroitement liée à la peur des pertes : « Si j’attends trop longtemps, je risque de ne pas avoir de chance ». Le problème est que la sortie prématurée d’un trade rentable entraîne une perte de profit. Pour combattre cette peur, il faut se remettre à penser à l’avenir : penser au travail comme à un système complet, suivre la stratégie choisie et contrôler ses émotions.
  • La peur d’investir de l’argent réel. De nombreuses personnes s’en tiennent au compte d’apprentissage pendant des mois. Certes, ils acquièrent de l’expérience, mais ils perdent aussi du temps. Comment résoudre ce problème ? Comprenez qu’il est impossible d’apprendre à nager sur votre pelouse. Réalisez que pendant que vous tradez avec de l’argent fictif, quelqu’un gagne de l’argent réel. Paradoxalement, la peur de perdre du temps fonctionne très bien contre la peur du vrai trading.
  • La peur des gros investissements. Beaucoup de débutants tradent avec de petits montants : « Si je perds, ce n’est pas grave ». Mais le trading sérieux sur la bourse mondiale nécessite des fonds relativement importants. Vous avez besoin de cet argent pour travailler normalement dans le cadre des stratégies à faible risque. Si vous entrez dans une transaction avec un petit dépôt, vous risquez d’être sous-financé, c’est-à-dire de ne pas avoir assez d’argent pour réaliser une transaction rentable. Pour surmonter cette crainte, déterminez le montant nécessaire à la mise en œuvre de votre stratégie. N’oubliez pas : si vous n’avez pas assez d’argent pour effectuer des transactions dans le cadre de la stratégie choisie, les chances de perdre un petit dépôt sont plus élevées que celles d’un dépôt important.
  • La peur des grosses sommes d’argent est basée sur le syndrome de l’imposteur. Si un trader n’a pas l’habitude d’opérer avec de grosses sommes, un gros bénéfice semble immérité, et l’importance de la récompense provoque du stress et des erreurs. Vous devez analyser vos attitudes psychologiques : pensez-vous que l’argent est un mal ? Si c’est le cas, défaites-vous de cette idée. Vous méritez vraiment de grosses sommes d’argent, et vous en êtes digne.
  • La peur du courtier. « Et si le courtier triche avec les commissions ? Ou prend mon dépôt et disparaît ? » Cette peur est la plus facile à gérer : choisissez un courtier de confiance ayant une bonne réputation, des licences et une longue expérience dans le secteur.
  • La peur des défis. Vous pensez peut-être que le trading est très difficile et que votre cerveau ne peut tout simplement pas traiter toutes ces stratégies et analyses. Vous n’êtes pas seul. La bonne nouvelle est que pour réussir en trading, la bonne attitude psychologique est plus importante que les mathématiques. Il fut un temps où vous ne saviez même pas lire, n’est-ce pas ?
  • La peur de l’avenir. Le trading ne donne pas les garanties qu’offre un emploi « normal ». De nombreux débutants s’inquiètent de la façon dont ils vont vivre si la transaction n’apporte pas le bénéfice escompté. Il faut prendre ses responsabilités, et ce n’est pas donné à tout le monde. La planification financière permet de vaincre la peur de l’avenir. Vous devez disposer d’un coussin financier pour plusieurs mois, maîtriser vos dépenses personnelles et gérer vos bénéfices de manière raisonnable.

L’avidité

La cupidité est l’une des réponses de base des structures cérébrales les plus anciennes : défense évolutive des biens vitaux et motivation pour les acquérir. Mais dans le trading, « les porcs se font massacrer » (les « porcs » désigne ironiquement les joueurs cupides).

L’incapacité à contrôler le désir de s’enrichir rapidement conduit à des erreurs typiques :

  • Rester dans un trade perdant plus longtemps qu’il n’est sain pour vous.
  • Essayer de « saisir sa chance ».
  • Considérer les nouvelles financières de manière trop optimiste
  • Ignorer les mauvaises nouvelles
  • Négliger les signes évidents de risque.


Tout comme la peur, la cupidité ne peut être annihilée que si l’on dispose d’un plan de trading basé sur une pensée rationnelle.

La peur de manquer quelque chose (Fear Of Missing Out, FOMO) est une sœur jumelle de la cupidité, mais dans un sens plus étroit. Pour les traders, elle se transforme en une peur obsessionnelle de passer à côté d’un bénéfice, de ne pas acquérir une nouvelle expérience et de rater une chance. Les signes de FOMO sont :

– « s’hypnotiser » devant les graphiques pendant des heures

– sortir son smartphone à chaque bip de notification du marché

– vérifier de façon obsessionnelle les flux d’informations économiques

– être incapable de se concentrer sur d’autres choses


Le risque de souffrir de phobie des marchés n’est pas lié à votre QI. La phobie est une peur irrationnelle. La première étape pour surmonter la peur est de l’accepter. La deuxième étape consiste à prendre les mesures suivantes :

  • Un « régime numérique » : nettoyer les fils d’actualités, fixer des limites à la lecture des actualités. Pour ce faire, il est important de réaliser qu’au moins 90 % des « informations importantes » que vous suivez sont des déchets.
  • Mettre en place des alertes : ne laisser que les événements les plus importants.
  • Séparez vie professionnelle et vie personnelle. Par exemple, vous pouvez avoir deux smartphones : un pour le travail et un pour les loisirs.

L’espoir

En général, l’espoir est une émotion positive : il nous aide à résister aux périodes les plus difficiles de la vie, notamment les coups durs, les « cygnes noirs », etc. Mais l’espoir déraisonnable est plutôt associé à la cupidité et à la peur de perdre. Une personne se met à désirer passionnément qu’un événement se produise, devient superstitieuse et joueuse. L’espoir devient une force motrice dans la prise de décision : le marché peut être défavorable, mais la personne continue d’attendre : « Mon tour de chance viendra ! »

Il est crucial de se rappeler que la seule force motrice dans la prise de décision est un esprit froid et votre stratégie de trading. Vous n’avez pas besoin de combattre l’espoir — après tout, tout le monde va sur le marché en espérant un bon résultat — mais vos vœux pieux ne doivent jamais dominer votre pensée analytique.

La honte

La honte provoque un désir de reconquête et pousse le trader sur une glace très fine. De quoi un trader a-t-il honte ? Des échecs, des mauvaises décisions, des opportunités manquées. Comme la peur et l’avidité, la honte augmente le niveau de cortisol (l’hormone du stress), ce qui fait que le trader perd le contrôle et échoue encore plus.

Il est intéressant de noter que, dans de nombreux cas, la honte n’est même pas justifiée — par exemple, lorsque les traders font face à des pertes implicites dans leur stratégie dès le début. Ou lorsque la honte vient de l’extérieur : parents, amis ou conjoints qui désapprouvent le trading.

Quoi qu’il en soit, les livres de psychologie du trading affirment que la seule façon de combattre ce sentiment paralysant est d’accepter l’échec. Saviez-vous que les investisseurs de la Silicon Valley préfèrent financer des entrepreneurs qui ont déjà connu l’échec dans leur entreprise ? Dans le monde de la grande technologie, s’habituer à l’échec et en rebondir vaut plus que le succès pur et simple. Une erreur n’est pas un drame, mais une expérience, et ceux qui ne font pas d’erreurs ne font jamais de progrès.

Attention : les émotions extrêmes

Parfois, la peur, la cupidité, l’espoir, la honte et d’autres émotions se mélangent et s’intensifient jusqu’à atteindre des états psychologiques extrêmes : le tilt et la transe.

Le « tilt » est un terme de poker qui désigne une dépression émotionnelle semblable à une folie passagère. Son danger réside dans la désactivation des mécanismes de contrôle interne : souvent, une personne ne se souvient même pas de ce qu’elle a fait dans cet état. La déréalisation peut également se produire : on a l’impression que quelqu’un d’autre a agi à notre place. Il peut y avoir une sensation de vide dans la tête, une bouffée de chaleur ou un vide glacial.

La transe est un état moins intense mais encore plus dangereux car il s’inscrit dans la durée. En transe, un trader perd sa volonté et son esprit. Il se transforme en zombie : il ne peut s’arracher à l’écran des graphiques, ouvre une transaction après l’autre et ne peut s’arrêter, même après avoir perdu la totalité de son dépôt.

Le tilt et la transe sont tous deux extrêmement dangereux. Les catégories suivantes sont à risque :

  • Les traders dans un état mental défavorable, déstabilisés par un stress de longue durée.
  • Ceux qui accumulent des émotions négatives et ne savent pas comment se détendre. Extérieurement, ils semblent calmes, mais à l’intérieur, ce sont des bombes à retardement.
  • Ceux qui font du trading de manière très intensive, concluent rapidement de nombreuses transactions et ne prennent pas assez de temps pour y réfléchir.
  • Les traders épuisés qui font de plus en plus d’erreurs, et à cause de la fatigue, les mécanismes de contrôle s’éteignent.
  • Les traders « vedettes » qui ont précédemment réalisé des superprofits.

Si vous remarquez l’un de ces signes, agissez immédiatement.

Conseils de psychologie du trading pour gérer les émotions intenses

1. N’entrez jamais sur le marché dans un mauvais état émotionnel : lorsque vous êtes fatigué, anxieux ou épuisé. Si vous vous sentez ainsi, faites une pause ou prenez des vacances.

2. Faites une pause après un super profit ou une perte importante.

3. Ne tradez jamais pour une revanche ou une vengeance.

4. Limitez vos heures de trading par jour. Plus vous restez longtemps dans le monde virtuel de la bourse, plus la fatigue est forte, entraînant une perte de maîtrise de soi. Si vous êtes enclin à vous surmener, réglez un minuteur.

5. Ne jouez pas pour le plaisir. Une exception peut être faite pour le compte d’apprentissage.

6. Ne dépassez pas le nombre quotidien de transactions autorisées par votre système de trading. Travaillez strictement dans les limites des risques.

7. Et enfin — si le tilt ou la transe vous sont arrivées et ont eu de tristes conséquences — acceptez votre échec et laissez-le partir. Soyez un juge bienveillant. Pardonnez-vous.

Conclusion

Un marché imprévisible et volatil est inévitablement associé au stress. C’est pourquoi les traders qui réussissent font attention non seulement aux graphiques, mais aussi à leur état psychologique.

La peur, l’avidité, les espoirs déraisonnables ou la honte sont très dangereux en trading, car ils augmentent les niveaux de cortisol et émoussent l’esprit — avec des conséquences désastreuses. Il est donc important de comprendre ces émotions pour préserver votre propre santé mentale et comprendre le comportement du marché dans son ensemble. Après tout, les traders de l’autre côté de l’écran ne sont que des humains enclins aux mêmes sentiments.

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